Prise en charge en soins primaires du syndrome du canal carpien | Postgraduate Medical Journal

OPTIONS DE TRAITEMENT EN SOINS PRIMAIRES

Modification des tâches sur le lieu de travail

L’association entre le syndrome du canal carpien et le travail reste controversée. L’utilisation fréquente et énergique des mains exacerbe souvent les symptômes du syndrome du canal carpien. Les arguments en faveur de pratiques de travail causant le syndrome du canal carpien sont moins clairs, tout comme le mécanisme par lequel la pression de repos augmente dans le canal carpien. L’hypothèse la plus fréquemment utilisée est que l’utilisation des mains provoque une ténosynovite des fléchisseurs.13 Cependant, Kerr et al ont biopsié la synoviale dans plus de 600 cas de décompression du canal carpien et ont trouvé une synovite aiguë ou chronique dans seulement 4 % des cas.14

Cobb et al ont démontré que l’excursion des muscles lombaires dans le canal carpien peut augmenter la pression et éventuellement provoquer des symptômes.15 Une modification des tâches qui réduit l’amplitude de flexion de l’articulation métacarpophalangienne réduira l’incursion lombaire et pourra contrôler les symptômes. Les travailleurs manuels lourds avec de grands lombricaux peuvent être exposés à un risque accru de syndrome du canal carpien s’ils sont obligés de saisir fermement pendant des périodes prolongées.

De nombreuses femmes développent un syndrome du canal carpien dans leur quatrième ou cinquième décennie et leurs tâches au travail peuvent être suggérées comme étant la cause. La lecture de leurs dossiers de médecine générale révèle souvent des épisodes antérieurs de syndrome du canal carpien dans la vingtaine, lorsqu’elles étaient enceintes, indiquant une vulnérabilité constitutionnelle, et le travail dans ces circonstances serait plus raisonnablement considéré comme un exacerbateur du syndrome du canal carpien, plutôt que comme la cause.

Les physiothérapeutes et les ergothérapeutes peuvent offrir aux travailleurs et à leurs employeurs des conseils sur la modification des tâches, ce qui permettra souvent de contrôler les symptômes légers ou modérés du syndrome du canal carpien. L’ergonomie du lieu de travail peut être évaluée pour éviter l’utilisation prolongée de la main aux extrémités de l’amplitude articulaire. La position du poignet pendant le travail est cruciale pour contrôler les symptômes du syndrome du canal carpien. La pression dans le canal carpien est la plus faible en position neutre du poignet (plage normale de 0-7 mm Hg16) mais augmente rapidement si le poignet est déplacé en flexion ou en extension. L’ajustement de la hauteur de travail ou des outils peut optimiser la position du poignet et éviter les amplitudes extrêmes. Le diamètre des poignées des outils peut également être ajusté pour minimiser les forces de préhension. Les tâches peuvent être variées ou faire l’objet d’une rotation afin de répartir uniformément les activités les plus contraignantes ou répétitives sur l’ensemble du poste. Les pauses doivent être appliquées de la même manière. Souvent, des modifications simples et évidentes des pratiques de travail peuvent être bénéfiques pour contrôler les symptômes légers du syndrome du canal carpien.

Exercices de glissement des nerfs et des tendons

Wilgis et Murphy ont popularisé le concept de certains cas de compression nerveuse résultant d’une névrite adhésive, avec une fixation du nerf avec une excursion limitée du nerf à travers le poignet et l’amplitude d’extension en flexion des doigts.17 L’excursion normale du nerf médian au poignet est d’environ 14 mm. L’immobilisation du nerf réduit la perfusion à l’intérieur du nerf et compromet sa fonction. Les techniques de mobilisation du tendon fléchisseur digital sont particulièrement utiles dans la prise en charge des patients postopératoires du canal carpien.18 Cependant, il a été démontré que cette technique était également bénéfique chez les patients pour lesquels une intervention chirurgicale est envisagée. Rozmaryn et al ont passé en revue plus de 200 mains pour lesquelles une décompression du canal carpien était envisagée.19 Au total, 71% des patients à qui l’on n’avait pas proposé d’exercices de glissement ont été opérés ; seuls 43% des patients du groupe des exercices de glissement ont été considérés comme devant être opérés. Il faut veiller à ce que la fréquence et la force des exercices ne soient pas si importantes qu’elles provoquent une exacerbation des symptômes. L’effet bénéfique des exercices de glissement peut être la mobilisation directe du nerf ou la facilitation du retour veineux ou la dispersion de l’œdème. Les cas précoces de syndrome du canal carpien peuvent bénéficier de l’utilisation de cette option thérapeutique.

Les attelles de poignet

La pression dans le canal carpien est la plus faible dans la plage neutre de flexion extension du poignet, la pression augmentant significativement lorsque le poignet est déplacé en flexion ou en extension.20 Les attelles qui maintiennent le poignet en position neutre sont souvent utiles pour contrôler les symptômes de sévérité légère à modérée. Les attelles qui maintiennent le poignet en position neutre sont souvent utiles pour contrôler les symptômes de gravité légère à modérée. Elles peuvent être particulièrement utiles dans les cas de syndrome du canal carpien précoce, lorsque le patient est réveillé à plusieurs reprises la nuit par une paresthésie douloureuse.21 Les attelles sont moins efficaces en cas de paresthésie ou d’engourdissement continu. Les attelles qui ne sont pas bien ajustées ont peu de chances d’être utilisées. C’est une fausse économie que de proposer simplement l’attelle la moins chère du marché. Il est utile de disposer d’une gamme d’attelles préfabriquées disponibles dans le commerce et de proposer la plus adaptée dans chaque cas (fig. 1). La politique exige la conservation d’une gamme plus large d’attelles, mais garantit une meilleure observance du patient.22 Une minorité de patients ne trouvera pas d’attelle préfabriquée disponible dans le commerce et une attelle sur mesure pourra alors être appliquée. Les attelles disponibles dans le commerce sont généralement conditionnées avec la barre du poignet pliée en position étendue. La plupart des personnes qui reçoivent des attelles de poignet bénéficient d’une position modérément étendue du poignet (qui facilite la préhension). Ce n’est cependant pas la position appropriée pour les patients souffrant du syndrome du canal carpien, et leurs symptômes pourraient bien être exacerbés par la pression élevée dans le canal carpien. L’attelle doit être ajustée à une flexion dorsipalmaire neutre avant d’être mise en place.

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