Politique
La loi de retour au travail a forcé les employés à reprendre le travail à partir de midi HE mardi
Kathleen Harris – CBC News
Affiché : 27 novembre 2018
Dernière mise à jour : 27 novembre 2018
La loi fédérale de retour au travail a peut-être mis fin aux grèves tournantes des postiers – mais leur syndicat dit maintenant qu’il passe à une campagne de « désobéissance civile non violente » pour faire valoir ses revendications contractuelles.
Dans une déclaration publiée mardi, le président national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), Mike Palecek, a déclaré que si la grève légale prend fin, la campagne de pression ne fait que commencer.
« Vous ne pouvez pas légiférer la paix du travail. Nous passons maintenant à une phase différente de la lutte », a-t-il dit.
Les membres du syndicat ont reçu l’ordre de retourner à leurs quarts de travail réguliers à compter de midi (HE) aujourd’hui, et d’attendre d’autres instructions.
« Dans les prochains jours, nous ferons appel à nos alliés et à nos membres pour une campagne de mobilisations, de manifestations et de désobéissance civile non violente », a déclaré M. Palecek.
Avertissements
« Toutes les options restent sur la table pour obtenir des conventions collectives négociées qui traitent de la santé et de la sécurité, du traitement inéquitable, des salaires et des conditions de travail équitables, et du droit démocratique à la libre négociation collective. »
L’action légale est une possibilité
Le syndicat a également averti qu’il envisageait une action légale contre la législation fédérale de retour au travail, mais n’a pas offert de détails.
Les grèves tournantes ont pris fin après que les sénateurs aient voté lundi soir en faveur de la législation du gouvernement libéral pour forcer les employés de Postes Canada à retourner au travail.
Le projet de loi C-89 a été débattu à la chambre haute samedi après que le gouvernement libéral ait accéléré la législation à la Chambre des communes. Le vote du Sénat a été adopté par une marge de 53 contre 25, avec quatre sénateurs qui se sont abstenus, alors que les débrayages des travailleurs de Postes Canada sont entrés dans leur sixième semaine.
Le projet de loi C-89 impose des amendes de 1 000 $ à 50 000 $ par jour à quiconque contrevient à la loi, et jusqu’à 100 000 $ par jour à Postes Canada ou au syndicat s’ils sont reconnus coupables de violer ses dispositions.
Postes Canada a dit qu’elle travaille à stabiliser les opérations maintenant que les employés ne sont plus en position légale de grève, mais a averti que les arriérés signifieront que les clients doivent s’attendre à des retards de livraison pour les prochaines semaines.
ADVERTISSEMENT
« Un défi opérationnel important »
« Alors que Postes Canada travaille à réduire les arriérés, qui représentent un défi opérationnel important, la santé et la sécurité de nos employés demeureront notre plus grande priorité », peut-on lire dans un communiqué de la société d’État.
Postes Canada a déclaré que des centaines de remorques remplies de courrier attendent d’être déchargées, et que de nombreux dépôts de livraison ont atteint leur capacité. Le syndicat insiste sur le fait que la société exagère la situation des arriérés.
Les clients doivent s’attendre à des retards de colis pendant la période de pointe des fêtes et en janvier 2019, car les arriérés existants devraient s’aggraver cette semaine en raison des ventes du Black Friday et du Cyber Monday. Pour les colis internationaux, les retards pourraient s’étirer jusqu’en mars 2019.
L’arriéré de courrier devrait être éliminé et les livraisons courantes avant le 25 décembre, selon Postes Canada.
Dans le cadre des efforts visant à réduire la congestion, Postes Canada utilise également des sites de colis temporaires pendant la période de pointe des Fêtes pour permettre aux Canadiens de récupérer leurs colis s’ils ne sont pas à la maison pendant la livraison.
À Toronto, Postes Canada effectuera des livraisons dans quatre sites dits de « ramassage pingouin » entre novembre et janvier.
ADVERTISSEMENT
- Les sénateurs adoptent une loi de retour au travail pour mettre fin à la grève postale tournante
- Les sénateurs conservateurs accusent les indépendants de retarder le projet de loi de retour au travail
- ‘Nous sommes outrés’ : Le syndicat déchire le projet de loi libéral de retour au travail pour les transporteurs de Postes Canada
Les négociations entre Postes Canada et le syndicat sont en cours depuis près d’un an, mais le conflit s’est intensifié lorsque les membres du STTP ont lancé des grèves tournantes le 22 octobre.
Le syndicat veut un meilleur salaire et une meilleure sécurité d’emploi, des heures garanties pour ses 8 000 facteurs ruraux et suburbains, et l’égalité de ces travailleurs avec les 42 000 employés urbains de la société.
Le STTP veut également que Postes Canada adopte des règles qui, selon lui, permettraient de régler le problème des blessures au travail – un problème que le syndicat a qualifié de « crise ».
Palecek a qualifié le projet de loi de retour au travail de gifle au visage des employés de Postes Canada et a accusé le premier ministre Justin Trudeau de tourner le dos aux travailleurs postaux.
L’ancien gouvernement conservateur a forcé la fin d’un lock-out des postiers lors d’un conflit en 2011 en adoptant une loi de retour au travail, qui a ensuite été déclarée inconstitutionnelle par un tribunal.
La ministre du Travail Patty Hajdu a insisté sur le fait que la loi libérale est radicalement différente, puisqu’elle charge un médiateur-arbitre indépendant de parvenir à un règlement contractuel en 90 jours. À défaut, un règlement pourrait être imposé par l’arbitre.
Le projet de loi de retour au travail, appelé C-89, établit des « principes directeurs » pour le processus de médiation/arbitrage, qui comprennent :
- Protéger la santé et la sécurité des employés.
- Assurer un salaire égal pour un travail de valeur égale.
- Traitement équitable des employés temporaires, à temps partiel et des autres employés occupant un emploi atypique par rapport aux employés permanents à temps plein.
- Assurer la viabilité financière de Postes Canada.
- Encourager une culture de collaboration dans les relations patronales-syndicales.
- Permettre à l’employeur d’offrir un service de haute qualité à un prix raisonnable aux Canadiens.
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