La France, empêtrée dans une guerre avec l’Angleterre dans une lutte pour le trône de France pendant la guerre de Cent Ans, trouvera un sauveur qui, à son tour, était un hérétique pour les Anglais. Cette pécheresse et sainte était une femme du nom de Jeanne d’Arc. Si la plupart des gens savent que les Anglais l’ont brûlée sur le bûcher du Vieux Marche à Rouen, la plupart ont oublié ses aventures militaires contre les Anglais.
La paysanne
En 1412, Jeanne d’Arc (ou Jeanne d’Arc) est née dans le village de Domremy situé dans le duché de Bar, en France. Elle était la fille de pauvres fermiers du nom de Jacques d’Arc et de sa femme Isabelle. Comme l’éducation dans n’importe quelle ferme, Jeanne a appris principalement des compétences agricoles. On dit qu’elle était une enfant travailleuse et religieuse.
Jeanne d’Arc, par Eugène Thirion (1876). Le portrait représente l’émerveillement de Jeanne d’Arc lorsqu’elle reçoit une vision de l’archange Michel. (Public Domain)
La célébrité de Jeanne est venue lorsqu’elle a prétendu entendre la voix de Dieu, qui lui ordonnait d’expulser les Anglais et de faire couronner le Dauphin, Charles Valois (prince héritier de France) comme roi de France. Incroyablement, Jeanne aurait sa chance de rencontrer le Dauphin Charles VII lorsque la situation a changé pour le pire en 1429.
En 1429, la ville d’Orléans, fidèle à la couronne française, était assiégée par les Anglais depuis plus d’un an. Avec Orléans lourdement attaquée, l’oncle d’Henri VI, Jean, duc de Bedford et régent anglais, s’avance avec une force vers le duché de Bar, qui était alors sous la domination de René, le beau-frère de Charles Valois.
Siège d’Orléans, 1429. (Domaine public)
Révélation divine
Voyant que l’avancée anglaise semblait inarrêtable, la jeune Jeanne, dans le village de Domremy, s’approche du commandant de la garnison, Robert de Baudricourt, et l’informe que des voix lui ont dit de secourir Orléans. Elle lui demanda de rassembler quelques hommes, de lui fournir des ressources et de l’emmener rencontrer le Dauphin à Chinon. Le commandant de la garnison se moque de l’idée qu’une paysanne puisse se présenter devant la cour royale française et la renvoie. Non dissuadée, elle adressa une pétition aux soldats de Baudricourt, et faisant des prédictions précises sur l’issue des batailles (prouvant apparemment une révélation divine), fut finalement escortée jusqu’à la Cour royale.
Joan arriva à Chinon le 23 février 1429. Juste avant l’arrivée de Jeanne, Charles se serait déguisé pour voir si elle serait capable de l’identifier, et pour tester ses » pouvoirs » de prophétesse, mais cela n’a servi à rien, car elle s’est inclinée devant lui, et a dit : » Que Dieu vous donne une vie heureuse, doux roi ! «
Miniature tirée des Vigiles du roi Charles VII. Jeanne d’Arc et Charles VII, roi de France. (Domaine public)
Après un long examen par les théologiens, il s’avère qu’elle n’est ni hérétique ni folle. Aucun problème mental n’ayant été trouvé, ils conseillèrent à Charles de la laisser faire ce que la volonté divine lui avait apparemment ordonné de faire. Charles accepta.
Joan d’Arc à cheval. (1505) (Domaine public)
Avant de partir combattre les Anglais, Jeanne écrit une lettre au roi d’Angleterre et au régent anglais de France:
JESUS, MARY
Roi d’Angleterre, rendez compte au roi du ciel de votre sang royal. Rendez à la Pucelle les clés de toutes les bonnes villes dont vous vous êtes emparé. Elle est envoyée par Dieu pour réclamer le sang royal, et elle est toute disposée à faire la paix, si vous lui donnez satisfaction ; c’est-à-dire que vous devez rendre la justice, et rendre tout ce que vous avez pris.
Roi d’Angleterre, si vous ne faites pas ces choses, je suis le commandant de l’armée ; et dans quelque endroit que je trouve vos hommes en France, je les ferai fuir le pays, qu’ils le veuillent ou non ; et s’ils n’obéissent pas, la Pucelle les fera tous tuer. Elle vient envoyée par le Roi du Ciel, corps pour corps, pour vous faire sortir de France, et la Pucelle vous promet et vous certifie que si vous ne quittez pas la France, elle et ses troupes pousseront un grand cri comme on n’en a pas entendu en France depuis mille ans. Et croyez que le Roi du Ciel lui a envoyé tant de puissance que vous ne pourrez pas lui nuire, ni à sa brave armée.
À vous, archers, nobles compagnons d’armes, et à tous les gens qui sont devant Orléans, je vous dis au nom de Dieu, rentrez dans votre pays ; si vous ne le faites pas, prenez garde à la Pucelle, et aux dommages que vous subirez. Ne tentez pas de rester, car vous n’avez aucun droit en France de la part de Dieu, le Roi du Ciel, et du Fils de la Vierge Marie. C’est Charles, l’héritier légitime, à qui Dieu a donné la France, qui va bientôt entrer dans Paris en grande compagnie. Si vous ne croyez pas les nouvelles écrites de Dieu et de la Pucelle, alors, en quelque lieu que nous vous trouvions, nous verrons bientôt qui a le meilleur droit, Dieu ou vous.
William de la Pole, comte de Suffolk, Sir John Talbot, et Thomas, Lord Scales, lieutenants du duc de Bedford, qui se dit régent du roi de France pour le roi d’Angleterre, faites une réponse, si vous voulez faire la paix sur la ville d’Orléans ! Si vous ne le faites pas, vous rappellerez toujours les dommages qui vous attendront.
Duc de Bedford, qui vous dites régent de France pour le roi d’Angleterre, la Pucelle vous demande de ne pas la faire détruire. Si vous ne lui donnez pas satisfaction, elle et les Français accompliront le plus grand exploit jamais réalisé au nom de la chrétienté.
Donné le mardi de la semaine sainte (22 mars 1429). ENTENDONS LES PAROLES DE DIEU ET DE LA MAÎTRE.
On peut certainement se douter que le roi d’Angleterre et le régent anglais de France ne l’ont pas pris de façon cordiale.
Guerre religieuse
Joan d’Arc, en tant que symbole de la volonté de dieu pour les Français, avait transformé une bataille générationnelle anglo-française pour les trônes en une guerre religieuse.
Joan of Arc (Public Domain)
Après avoir convaincu les théologiens et le futur roi de France que le divin l’avait envoyée, elle reçut une armure à porter et une force de quatre mille hommes furent placés sous son commandement. Elle se mit en route vers Orléans peu après, portant une bannière blanche représentant Jésus, la Vierge Marie et deux anges.
Fortifications autour d’Orléans au moment du siège. Les forts anglais sont représentés en rouge, les forts français en bleu. (CC BY-SA 3.0)
Le 29 avril 1429, elle entre dans Orléans. Elle y rencontre le commandant de la garnison, Jean, le bâtard d’Orléans. En le rencontrant, elle exigea qu’il attaque immédiatement les Anglais. Cependant, Jean n’était pas prêt. Pendant que Jean se préparait avec les quatre mille soldats supplémentaires qui accompagnaient Jeanne, Jeanne décida de s’approcher et de crier aux troupes anglaises. Elle les informa qu’elle était l’envoyée de Dieu – la « jeune fille » – et leur dit « Partez, ou je vous ferai partir » mais les Anglais, en entendant son message, lancèrent des insultes en retour.
Le 30 avril, la milice d’Orléans, sous le commandement d’Etienne de Vignoles, assaillit les Anglais au boulevard de Saint-Pouair, mais l’attaque s’avéra infructueuse. Joan a appelé Sir William Glasdale aux Tourelles en déclarant : « Cédez aux ordres de Dieu ». Les Anglais ont répondu en la traitant de « cowgirl ». Ils ont fait savoir à Joan que s’ils la capturaient, ils la brûleraient sûrement. Mais même dans leur colère, ils étaient aussi prudents.
Le 1er mai, Dunois et une petite bande d’hommes, ainsi que Jeanne et quelques soldats, partent pour ramener l’armée à Blois. Pendant cette petite mission, les Anglais n’ont pas tenté d’engager la Française même s’ils savaient qu’elle était parmi cette petite armée. Il est intéressant de noter que la raison pour laquelle ils n’ont pas engagé les Français semble avoir été due à la peur, car les Anglais de rang inférieur craignaient qu’elle ait certains pouvoirs surnaturels et risquer de la prendre morte ou vivante était préjudiciable à leur propre bien-être.
Le 3 mai, le corps principal de la force de secours de Jeanne est arrivé. Elle a fait comprendre aux soldats et aux officiers français que Dieu l’avait envoyée, alors qu’elle chevauchait en tête pendant qu’un prêtre chantait le livre des Psaumes.
(Creative Commons, CC BY-SA 3.0)
Avec Jeanne et 4 000 hommes à Orléans, les Armagnacs (Orléanistes éminents dans la politique française) attaquent le fort anglais périphérique de Saint Loup le 4 mai et le capturent. Se sentant confiants après la capture de Saint Loup, les Français se préparaient à attaquer les bastions anglais les plus faibles sur la rive sud de la Loire le jour suivant. Cependant, malgré la victoire, Jeanne décide d’une trêve temporaire d’un jour pour honorer la fête de l’Ascension le 5 mai. C’est au cours de cette trêve que Jeanne a écrit une lettre pour les Anglais déclarant : « Vous, hommes d’Angleterre, qui n’avez aucun droit sur ce royaume de France, le roi du ciel vous ordonne et vous notifie par moi, Jeanne la jeune fille, de quitter votre pays ; ou je produirai un choc des armes dont on se souviendra éternellement. Et c’est la troisième et dernière fois que je vous écris ; je n’écrirai plus rien. »
Elle donna cette lettre à un arbalétrier et celui-ci tira la lettre dans la forteresse anglaise des Tourelles. Dans la forteresse, un archer récupéra le message et dit : « Lis, voici les nouvelles ! ». Le commandant anglais a répondu : « Voici les nouvelles de la putain d’Armagnac ! » Jeanne aurait pleuré après avoir entendu leur réponse.
La chute des Anglais
Le 6 mai, les Français se mettent en route et atteignent le fort Saint-Jean-le-Blanc. Cependant, ils le trouvent vide. Les Armagnacs ont continué à avancer. Les Anglais apparaissent à l’extérieur du fort et tentent une charge de cavalerie, mais ils sont vaincus et repoussés dans leur bastion.
Présentation du 15e siècle de Jeanne d’Arc menant un assaut sur un fort anglais lors du siège d’Orléans. (Domaine public)
Avec les Anglais embouteillés, les Armagnacs ont continué à capturer un autre fort anglais près du monastère des Augustins. De là, les Aramagnacs se maintiennent sur la rive sud de la Loire avant d’engager la forteresse anglaise des Tourelles le lendemain matin, le 7 mai.
Bien que Jeanne ait participé à de nombreuses batailles, elle l’a fait à partir d’un rôle de soutien, encourageant les hommes, stimulant le moral et la confiance, et elle a également aidé de nombreux blessés avant d’être elle-même blessée au-dessus de la poitrine par une flèche aux Tourelles. On dit qu’elle a retiré la flèche de sa propre main et qu’elle a pansé la plaie avec de l’huile. Après avoir soigné sa blessure et s’être reposée, elle a remarqué que les troupes françaises se retiraient de la forteresse. Elle saisit rapidement son étendard et se dirige vers la forteresse. Elle planta sa bannière dans le sol et cria des encouragements aux hommes pour qu’ils continuent à se battre.
Sir William Glasdale et sa petite force anglaise, voyant qu’ils ne pouvaient pas tenir plus longtemps dans leur forteresse de terre et de bois, et après avoir été témoin que Jeanne n’était pas morte, fuirent le fort peu solide et mal construit pour la forteresse de pierre plus sûre des Tourelles. C’est à ce moment que Jeanne a vu Glasdale s’enfuir et lui a crié. « Glasdale ! Glasdale ! Rends-toi au roi du ciel ! Tu m’as traité de putain, mais j’ai une grande pitié pour ton âme et celle de tes hommes ! »
La question de savoir si Glasdale s’est arrêté ou non est sujette à débat, mais pendant le chaos qui les entourait, une barque incendiaire française s’est coincée sous le pont-levis en bois, le faisant prendre feu. Glasdale et ses hommes qui tentaient de le traverser pour atteindre la sécurité des Tourelles, n’y sont pas parvenus, car le pont a pris feu et s’est rapidement affaibli. Le pont ne pouvait pas supporter le poids des hommes et il s’est désintégré et a cédé. Glasdale et les hommes qui l’accompagnaient sont allés s’écraser dans la rivière et se sont noyés à cause du poids de leur armure.
Tables tournées
L’avancée française apparemment inarrêtable a poussé les Anglais à rendre la forteresse, ce qui a entraîné une victoire française qui a levé le siège d’Orléans. Neuf jours après l’arrivée de Jeanne à Orléans, le siège s’était effondré. Cette victoire militaire a été un tournant majeur dans la guerre de Cent Ans.
Par la suite, d’autres forteresses sont tombées dans le duché amenant les Anglais à envoyer des forces pour arrêter l’avancée mais elles ont été à leur tour vaincues. En quelques semaines, les Anglais de la vallée de la Loire ont été balayés et Bedford, le régent anglais de France, a perdu une grande partie de ses approvisionnements, ce qui a grandement paralysé toute nouvelle avancée anglaise pour le moment.
Joan a participé à de nombreuses opérations militaires réussies jusqu’à ce que les Anglais finissent par la capturer.
Joan d’Arc et l’armée française marchent vers la défense de Compiègne contre l’armée bourguignonne, dirigée par Jean de Luxembourg, et arrivent le 14 mai 1430. Cependant, le 22 mai, Jeanne sortit lors d’une sortie et surprit les Bourguignons. Alors que l’attaque de Jeanne était efficace, les forces bourguignonnes refusèrent la défaite, rallièrent leurs forces et défirent ses hommes.
Joanne se retira vers les portes et continua à se battre, car elle refusait d’admettre la défaite. Cette volonté obstinée lui permit de tomber entre les mains de son ennemi, car le commandant de la ville laissa les portes ouvertes suffisamment longtemps pour que Joan et ses forces puissent entrer. Cependant, voyant Jeanne refuser de se désengager et l’ennemi toujours aussi proche de l’entrée, le commandant ordonna la fermeture de la porte, scellant ainsi le destin de Jeanne.
Joanne capturée par les Bourguignons à Compiègne. Peinture murale au Panthéon, Paris. (Domaine public)
Après l’avoir capturée, les Bourguignons emprisonnent Jeanne au château de Beaulieu à Rouen. Après un long emprisonnement et un procès, la demoiselle de France fut exécutée le 30 mai 1431.
« Jeanne d’Arc meurt sur le bûcher », peint en 1843 par l’artiste allemand Hermann Anton Stilke (1803-1860). Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. (Public Domain)
Image vedette : Détail ; Jeanne d’Arc au siège d’Orléans par Jules Lenepveu (CC BY-SA 2.5)
Par Cam Rea
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