vol

Vol

La prise d’argent ou de biens en possession d’un autre, de sa personne ou de sa présence immédiate, par la force ou l’intimidation.

Le vol à main armée est un crime de vol et peut être classé comme Larcin par la force ou par la menace de la force. Les éléments du crime de vol qualifié comprennent l’utilisation de la force ou de l’intimidation et tous les éléments du crime de larcin. La peine pour le vol qualifié est toujours plus sévère que pour le larceny.

Selon les statistiques du Federal Bureau of Investigation (FBI), 422 921 incidents de vol qualifié ont eu lieu en 2001. Ce nombre était nettement inférieur à celui de la décennie précédente. Le FBI a estimé qu’entre 1992 et 2001, le nombre de vols qualifiés aux États-Unis a diminué de 37,1 %. Selon les statistiques de 2001, les vols qualifiés ont représenté 29,4 % des crimes violents aux États-Unis, coûtant aux victimes un total de 532 millions de dollars. La perte moyenne par victime au cours de cette année était de 1258 $.

Les éléments généraux du vol qualifié sont la prise de biens personnels ou d’argent de la personne ou de la présence d’une autre personne, l’utilisation de la force réelle ou constructive, l’absence de consentement de la part de la victime et l’intention de voler de la part du délinquant. Ni la délibération ni la préméditation ne sont nécessaires, pas plus qu’une demande expresse pour le bien.

Le vol qualifié nécessite une prise de biens de la personne ou de la présence de la victime, ce qui signifie que la prise doit être de la possession de la victime, qu’elle soit réelle ou constructive. Un bien est sur la personne de la victime s’il est dans sa main, dans la poche du vêtement qu’elle porte, ou autrement attaché à son corps ou à ses vêtements. Les expressions « de la présence » ou « en présence » ont été interprétées comme signifiant la proximité ou le contrôle plutôt qu’à portée de vue de la victime. Par exemple, un voleur prend des biens en présence de la victime s’il enferme la victime dans une pièce et prend ensuite les objets de valeur dans une autre pièce. Il y a une proximité suffisante même si la victime ne peut pas voir à travers les murs dans la pièce où les objets de valeur sont stockés.

Le bien pris doit être suffisamment proche de la victime et suffisamment sous son contrôle pour que si le voleur n’avait pas utilisé la violence ou l’intimidation, la victime aurait pu empêcher la prise. A titre d’exemple, si un voleur utilise la force pour immobiliser le propriétaire d’un bien à un endroit tandis qu’un complice prend le bien du propriétaire à plusieurs kilomètres de là, la distance entre le propriétaire et son bien est telle que le propriétaire n’aurait pas pu empêcher la prise même s’il avait été libre d’essayer d’intervenir.

Un vol qualifié doit également inclure une prise ou un transport, un emportement par lequel les biens sont pris de la possession de la victime et transférés à la possession du voleur. Le crime est complet lorsque le voleur acquiert la possession du bien, même pour une courte période. Il n’est pas nécessaire que le voleur transporte le bien hors de la présence physique de la personne qui en a la possession légitime ou même qu’il s’échappe avec. Le moindre changement de lieu suffit à établir le transport. Une fois que le voleur prend possession du bien, l’infraction est complète, même s’il l’abandonne par la suite.

Le bien personnel qui est pris doit avoir une certaine valeur, mais le montant de sa valeur est sans importance. Le crime de vol qualifié peut être commis même si le bien pris a une faible valeur. La valeur monétaire réelle n’est pas essentielle tant qu’il apparaît que le bien avait une certaine valeur pour la personne volée.

Il n’est pas nécessaire que le bien soit pris au propriétaire ou au détenteur du titre légal. Le voleur peut voler une personne qui a la possession ou la garde d’un bien, bien que cette personne n’en soit pas le propriétaire. La personne à qui le bien a été pris doit avoir exercé un contrôle sur celui-ci.

La prise doit être accomplie soit par la force, soit par l’intimidation. Cet élément est l’essence et la caractéristique distinctive de l’infraction. La prise par la force sans intimidation est un vol qualifié. La prise par intimidation sans l’utilisation d’une force réelle est également un vol qualifié. La force et l’intimidation sont des exigences alternées, et l’une est suffisante sans l’autre.

La force doit être suffisante pour effectuer le transfert du bien de la victime au voleur. Elle doit correspondre à une violence personnelle réelle. La limite entre le vol et le larcin sur la personne n’est pas toujours facile à tracer. Par exemple, lorsqu’un voleur arrache un sac à main de l’emprise de son propriétaire si soudainement que ce dernier ne peut opposer aucune résistance, la force impliquée n’est pas suffisante pour constituer un vol qualifié. Ce crime serait donc un larcin. En revanche, si une lutte s’engage pour le sac à main avant que le voleur ne puisse s’en emparer, la force est suffisante pour qu’il s’agisse d’un vol qualifié. Il en va de même pour le vol à la tire. Si la victime n’est pas consciente de la prise, il n’y a pas eu de vol et le crime est un larcin. Mais si la victime surprend le pickpocket en flagrant délit et lutte sans succès pour en garder la possession, le crime du pickpocket devient un vol qualifié.

Le degré particulier de force ne devient important que lorsqu’il est considéré en relation avec le grade de l’infraction ou la peine à infliger. Une preuve établissant une blessure personnelle ou un coup, ou une force suffisante pour surmonter toute résistance que la victime était capable d’offrir, n’est pas nécessaire.

Un voleur peut également rendre la victime impuissante par des moyens plus subtils. La force constructive comprend les démonstrations de force, la menace et d’autres moyens qui empêchent une victime d’exercer son libre arbitre ou de résister à la prise de possession de ses biens. L’administration de boissons enivrantes ou de drogues dans le but de produire un état d’inconscience ou de stupéfaction constitue un usage de la force à des fins de vol qualifié. La force constructive appuiera une accusation de vol qualifié.

L’intimidation consiste à susciter la peur. L’accusé doit intentionnellement causer la peur et induire une appréhension raisonnable du danger, mais pas nécessairement une grande terreur, une panique ou une hystérie chez la victime. La peur doit être suffisamment forte pour vaincre la résistance de la victime et l’amener à se départir du bien. La victime qui ne craint pas d’être blessée par le voleur tant qu’elle fait ce qu’il lui dit, mais qui s’attend à être blessée si elle refuse, est néanmoins « mise en crainte » aux fins du vol.

Mettre la victime en crainte de blessures corporelles est suffisant. La peur peut être suscitée par des mots ou des gestes, par exemple en menaçant la victime avec une arme. La menace de blessure corporelle immédiate ou de mort ne doit pas nécessairement être dirigée contre le propriétaire du bien. Elle peut être adressée à un membre de la famille du propriétaire, à d’autres parents ou même à une personne de l’entreprise du propriétaire.La force ou l’intimidation doit précéder ou être contemporaine de la prise pour constituer un vol qualifié. La violence ou l’intimidation après la prise ne constitue pas un vol. Toutefois, si la force intervient si rapidement après la prise qu’elle fait partie de la même transaction, la violence est légalement concomitante à la prise. La force ou l’intimidation employée après la prise et simplement comme moyen de fuite ne constitue pas une base suffisante pour une accusation de vol qualifié.

À moins qu’une loi n’en dispose autrement, un vol qualifié ne peut être commis sans intention criminelle. Le voleur doit avoir l’intention spécifique de voler le propriétaire du bien. L’élément de force ou d’intimidation ne remplace pas l’intention de voler.

L’intention du délinquant doit être déterminée à partir de ses paroles et de ses actions. Une personne qui prend de force un bien par erreur ou simplement pour plaisanter, sans avoir l’intention de priver le propriétaire du bien de façon permanente, n’est pas coupable de vol. L’intention de voler doit être présente au moment où le bien est pris, mais la préméditation ne fait pas partie de l’intention criminelle nécessaire à la commission d’un vol qualifié.

La plupart des lois sur le vol qualifié font une distinction entre le vol simple et le vol aggravé. Les facteurs aggravants les plus courants sont que le voleur était armé d’une arme mortelle ou a représenté qu’il avait une arme, que le voleur a effectivement infligé des blessures corporelles graves ou que le voleur avait un complice.

Il existe trois importantes lois fédérales sur le vol qualifié. La loi fédérale sur le vol de banque (18 U.S.C.A. § 2113) punit le vol de biens sous la garde ou en possession de toute banque nationale ou de toute banque assurée par le gouvernement fédéral. Deux dispositions (18 U.S.C.A. §§ 2112, 2114) punissent le vol qualifié lorsque les biens pris proviennent du courrier américain ou sont des biens appartenant au gouvernement fédéral. Le Hobbs Act (18 U.S.C.A. § 1951) punit l’obstruction du commerce interétatique par le vol qualifié.

Lectures complémentaires

« Crime in the United States. » Site internet du Federal Bureau of Investigation. Disponible en ligne à <www.fbi.gov/ucr/cius_01/01crime2.pdf> (consulté le 26 août 2003).

LaFave, Wayne. 2003. Substantive Criminal Law. 2d ed. St. Paul, Minn. : West Group.

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