La raison pour laquelle le passage fonctionne n’est pas claire, admet Patrick Friman, l’un des auteurs de l’étude. Il émet toutefois l’hypothèse de trois explications possibles. « L’enfant qui conserve le précieux laissez-passer peut tout simplement s’endormir en attendant de l’utiliser », explique-t-il. Ou bien la simple présence du laissez-passer peut donner à l’enfant un sentiment de sécurité. Il se peut aussi qu’un enfant avec un laissez-passer ait maintenant accès à quelque chose qu’il désire — une sortie du lit — et qu’il perde son attrait.
Les experts disent que la résistance à l’heure du coucher est normale. Tous les enfants passent par une phase dans laquelle leur mot préféré est « non ». Pendant cette phase, le désir de désobéir aux parents est souvent en conflit avec l’anxiété de séparation persistante, ce qui provoque les problèmes de comportement nocturne.
En plus de soulager les parents et les enfants du stress lié à l’heure du coucher, Friman affirme que la simplicité de la méthode permettra aux médecins d’avoir plus de temps pour aborder les préoccupations médicales lors des visites avec leurs patients. « Il suffit de deux minutes pour l’expliquer », dit-il. « Dans le cadre des soins gérés, les médecins ne peuvent passer qu’environ 10 minutes avec leurs patients. »
Les médecins accueillent le laissez-passer
Malgré le manque de temps, de nombreux médecins estiment que cela fait partie de leur travail d’aborder ce type de problèmes courants. « Non seulement les parents viennent vous voir pour ces questions, mais cela fait partie de la visite de santé de routine », explique Tom?s Maga?a, pédiatre à l’Oakland Children’s Hospital d’Oakland, en Californie. Maga?a dit qu’il se réjouit de la possibilité de donner plus d’options aux parents. « La plupart des parents abandonnent les autres méthodes parce qu’ils ne veulent pas faire face à la dureté », dit-il. C’est un problème, ajoute-t-il, car la cohérence est essentielle pour apprendre aux enfants à se comporter de la manière souhaitée. « Les parents doivent aller jusqu’au bout. »
Comme les auteurs de l’étude, M. Maga?a souligne qu’il est nécessaire d’approfondir les recherches sur l’utilisation du laissez-passer au coucher. « Cela peut ne pas fonctionner avec tous les enfants », prévient-il. Il est toutefois prêt à la recommander à ses patients et à l’essayer lui-même avec son fils de trois ans, El?as. Le Dr Maga?a pense que la passe du coucher a de bonnes chances de fonctionner avec son fils au caractère bien trempé et avec d’autres enfants. « Je pense qu’il donnera à l’enfant un sentiment de contrôle dans une situation plutôt incontrôlable ».