Objectif : Cette étude a été entreprise pour déterminer le coût par année de vie ajustée à la qualité gagnée avec la transplantation pulmonaire par rapport au traitement médical de la maladie pulmonaire en phase terminale au Royaume-Uni. Méthodes : Les patients sur la liste d’attente de transplantation ont été utilisés pour représenter le traitement médical. Les données nationales de survie à quatre ans ont été extrapolées à 15 ans au moyen de techniques paramétriques. Les années de vie ajustées à la qualité ont été calculées à l’aide de scores d’utilité obtenus auprès d’un échantillon représentatif de patients. La consommation de ressources et les coûts sont basés sur des sources locales et nationales. Les coûts et les bénéfices ont été actualisés à un taux annuel de 6%. Résultats : Sur une période de 15 ans, la transplantation pulmonaire a apporté des bénéfices moyens (par rapport au traitement médical) de 2,1, 3,3 et 3,6 années de vie ajustées sur la qualité pour la transplantation d’un poumon unique, de deux poumons et d’un cœur-poumon, respectivement. Au cours de la même période, le coût moyen du traitement médical a été estimé à 73 564 $, contre 176 640 $, 180 528 $ et 178 387 $ pour la transplantation d’un poumon unique, d’un double poumon et d’un cœur-poumon, respectivement. Les coûts par année de vie gagnée ajustée à la qualité étaient de 48 241 $ pour la transplantation d’un poumon unique, de 32 803 $ pour la transplantation de deux poumons et de 29 285 $ pour la transplantation cœur-poumon. Une analyse de sensibilité a révélé que les principaux déterminants de la rentabilité étaient la qualité de vie et les coûts d’entretien après la transplantation. Conclusions : La transplantation pulmonaire se traduit par des gains en termes de survie et de qualité de vie mais reste coûteuse, le rapport coût-efficacité étant limité par une mortalité et une morbidité importantes et des coûts élevés. Le rapport coût-efficacité de la transplantation pulmonaire peut être amélioré par une diminution des coûts d’immunosuppression et une amélioration de la qualité de vie après la transplantation.
J Thorac Cardiovasc Surg 2002;123:411-20