Traité des quatre puissances, signé le 13 décembre 1921 par les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Japon. Il est l’un des sept traités issus de la Conférence sur la limitation des armements qui s’est tenue à Washington du 12 novembre 1921 au 6 février 1922. Le secrétaire d’État américain Charles Evans Hughes avait ouvert la conférence en appelant de façon spectaculaire à de fortes réductions des flottes de cuirassés des nations participantes, un défi surprenant qui donna le ton à une conférence très productive. Le traité des quatre puissances visait à éliminer le développement de blocs rivaux en Asie de l’Est, ainsi qu’à préserver la souveraineté territoriale des possessions des signataires dans le Pacifique. Le traité se substituait à l’alliance anglo-japonaise que la Grande-Bretagne, sous la pression des dominions et des États-Unis, avait laissé expirer en 1921, et constituait le préliminaire nécessaire aux autres traités et résolutions de la conférence. Les signataires se sont engagés à respecter les « droits de chacun en ce qui concerne leurs possessions insulaires et leurs dominions insulaires dans la région de l’océan Pacifique », à se réunir en conférence pour examiner et régler toute controverse « découlant de toute question relative au Pacifique et impliquant leurs droits, qui ne serait pas réglée de manière satisfaisante par la diplomatie », et à « communiquer entre eux pleinement et franchement afin de parvenir à un accord sur les mesures les plus efficaces à prendre, conjointement ou séparément » en cas « d’action agressive de toute autre puissance ». Le traité devait être appliqué pendant dix ans, et ensuite jusqu’à ce qu’il soit dénoncé par l’un des signataires. Une déclaration de la même date applique le traité aux îles mandatées du Pacifique, mais sans signifier l’assentiment des États-Unis aux mandats ni les empêcher de négocier à leur sujet. Le Sénat ratifia le traité avec la réserve qu’il n’y avait « aucun engagement à la force armée, aucune alliance et aucune obligation de s’associer à une quelconque défense. »
Par un traité complémentaire du 6 février 1922, les signataires déclarèrent que les « possessions insulaires et dominions insulaires », lorsqu’ils étaient appliqués au Japon, ne comprenaient que Korafuto (la partie sud de Sakhaline), Formose, les Pescadores et les îles sous mandat du Japon. Les mêmes puissances ont également signé le Traité des neuf puissances, qui déclarait leur engagement collectif envers la politique de la porte ouverte et la souveraineté territoriale de la Chine. Pris dans leur ensemble, les sept traités négociés à la conférence de Washington ont établi un statu quo pacifique en Extrême-Orient qui durera jusqu’aux années 1930.
BIBLIOGRAPHIE
Buckley, Thomas H. The United States and the Washington Conference, 1921-1922. Knoxville : Université du Tennessee, 1970.
Hogan, Michael J. The Private Structure of Cooperation in Anglo-American Economic Diplomacy, 1918-1928. Columbia : University of Missouri Press, 1977 ; Chicago : Imprint, 1991.
LaFeber, Walter. Le choc : une histoire des relations américano-japonaises. New York : Norton, 1997.
Bernadotte E.Schmitt/a. g.
Voir aussiFrance, Relations avec ; Grande-Bretagne, Relations avec ; Japon, Relations avec ; Société des Nations ; Traités avec les nations étrangères ; Conférence navale de Washington .