Racine de valériane (Valeriana officinalis)

Indications

Insomnie et éventuellement nervosité et anxiété.

Mécanisme d’action

Plusieurs constituants de Valeriana officinalis se sont avérés avoir des propriétés sédatives ou anxiolytiques. Ces constituants sont l’acide valérénique (VA), la 6-méthylapigénine (MA), la (2S)-hespéridine (HN) et le glycoside flavonoïde linarine (LN). Il a été démontré que VA et MA ont une activité GABAergique. Le mécanisme par lequel la LN et la HN ont un effet sédatif est encore inconnu, mais il ne semble pas passer par les voies GABAergiques.

Lorsqu’ils sont administrés simultanément, il a été démontré que la LN et la VA agissent en synergie,1 tout comme la MA et la HN.2 Les effets sédatifs et soporifiques de Valeriana officinalis peuvent donc vraisemblablement être attribués à l’activité d’au moins les quatre constituants LN, HN, MA et VA, plus leurs effets de potentialisation lorsque la racine entière est utilisée.1

Recherche fondée sur des preuves

La littérature de recherche contient une quantité assez importante de preuves positives pour l’utilisation de V. officinalis pour traiter l’insomnie, mais pas pour traiter l’anxiété aiguë et chronique. Une étude a examiné l’utilisation d’une solution aqueuse de V. officinalis pour améliorer la qualité du sommeil chez les participants masculins (n=128). Les meilleurs résultats ont été constatés chez les hommes âgés de plus de 40 ans et chez ceux qui se considéraient comme de mauvais dormeurs ou des dormeurs irréguliers qui pensaient avoir de longues latences de sommeil. Dans ce groupe, un extrait 3:1 de V. officinalis a été associé à une diminution significative des scores de latence du sommeil et à une amélioration de la qualité du sommeil. Le souvenir des rêves, la somnolence le lendemain matin et les réveils nocturnes n’étaient pas affectés.3

Un article de 2011 a examiné les études sur V. officinalis publiées entre janvier 2000 et mars 2010, en anglais, espagnol, français et portugais. Les critères de recherche des auteurs ont permis de trouver 173 articles, mais seulement quatre (une méta-analyse, une revue systématique, un essai contrôlé randomisé pour l’utilisation de V. officinalis dans les troubles du sommeil, et une revue systématique pour son utilisation dans les troubles de l’anxiété) ont été jugés de qualité suffisante pour être inclus dans la revue. Les auteurs ont conclu qu’il n’y avait pas assez de preuves pour recommander l’utilisation de V. officinalis pour l’anxiété, mais de bonnes preuves pour son utilisation dans l’insomnie. Ils ont également conclu, à partir des preuves, que la racine de V. officinalis est sûre et généralement bien tolérée.4

Sécurité pendant la grossesse et l’allaitement

Dans deux études sur des rates enceintes, des doses très élevées de V. officinalis ont été administrées pendant 7 jours pendant la période de gestation. Une étude a utilisé des doses allant jusqu’à 2,7 g/kg, ce qui est 65 fois plus élevé que la dose normale chez l’homme. Cette étude n’a trouvé aucun signe de toxicité maternelle, ni aucun effet indésirable observable sur le développement du fœtus.5 La deuxième étude, qui a utilisé des doses de 2,8 g/kg, a trouvé une réduction du poids du placenta, mais pas du poids de naissance.6

On ne note aucune préoccupation dans l’usage traditionnel pour les mères allaitantes utilisant V. officinalis.7 Cependant, aucune base de données probantes n’existe actuellement concernant son utilisation pendant l’allaitement.

Sécurité générale

Une méta-analyse de 16 essais randomisés, contrôlés par placebo (totalisant 1093 patients) a démontré un haut degré de sécurité avec l’administration orale de la racine de V. officinalis. À l’exception d’une seule étude, les effets indésirables n’ont pas été observés ou étaient similaires à ceux du placebo. L’exception était une étude où le groupe de traitement avait une augmentation significative de la diarrhée par rapport aux contrôles.8

Des réactions idiosyncrasiques de type stimulant ont été rapportées de manière anecdotique. Une source estime que 2 % à 3 % de la population est susceptible d’avoir des effets de type stimulant tels que l’augmentation de la fréquence cardiaque et l’agitation.9

Dosage

La plupart des études sur l’innocuité et l’efficacité utilisent une durée allant jusqu’à 30 jours et une dose de 400 à 900 mg environ 2 heures avant le coucher. La prise quotidienne de 300-450 mg d’un extrait de V. officinalis en trois doses divisées s’est également avérée sûre et efficace.10

Utilisations traditionnelles

Valeriana officinalis est originaire d’Europe et d’Asie occidentale ; elle a été introduite aux États-Unis et au Canada. Le nom du genre vient du latin valere, qui signifie être fort et sain.11 Les Grecs anciens l’utilisaient pour traiter l’insomnie, entre autres.12