Ce n’est peut-être pas ce que l’on ressent sur le moment, mais c’est la façon dont votre cerveau vous sauve la vie.
Consommer trop de n’importe quoi peut entraîner des vomissements, mais l’alcool est dans sa propre ligue. En effet, il existe une section entière du cerveau dédiée à la surveillance des niveaux de substances potentiellement toxiques dans le corps et à leur purge si nécessaire, mais comment ce système fonctionne-t-il, et pourquoi l’alcool est-il en haut de sa liste de cibles ?
Selon le Dr Aaron White, conseiller scientifique principal à l’Institut national de l’abus d’alcool et de l’alcoolisme, une région du cerveau connue sous le nom de zone postrema « déclenche des vomissements lorsque la quantité d’alcool qu’elle détecte atteint un niveau critique ». La définition exacte de ce niveau critique dépend de la personne et de sa tolérance à l’alcool. Un taux d’alcoolémie de 0,4 ou plus (ce qui, selon le poids et le sexe de la personne, peut signifier entre huit et onze verres) est généralement considéré comme toxique et potentiellement mortel, et donc susceptible d’entraîner une ruée soudaine et titubante vers les toilettes.
Si vous vous retrouvez à commencer à vomir bien avant cette limite de huit cocktails, White ajoute qu’il existe quelques autres raisons pour lesquelles l’alcool peut perturber votre estomac. La première, dit-il, « est que les vomissements suivent souvent une irritation du tractus gastro-intestinal. Pour certaines personnes, cela peut être dû à un excès de gaz carbonique, tandis que pour d’autres, cela peut être dû à des mixers trop sucrés ou trop amers. » En d’autres termes, il vaut mieux éviter les cocktails aux couleurs vives et les bières à bulles si vous avez tendance à vomir après une fête. La deuxième raison est un effet secondaire de ce que White appelle le « mal des transports induit par l’alcool », autrement dit le « tournis ». C’est pourquoi nous ne ressentons souvent l’envie de vomir qu’après avoir sauté dans notre lit, car c’est généralement à ce moment-là que le mal des transports fait son effet.
Pour ce qui est de la prévention, c’est toujours une bonne idée de remplir votre estomac d’aliments riches en glucides – c’est-à-dire les aliments préférés de tout le monde pour boire, comme la pizza, les frites et les sandwichs – avant de boire, pour ralentir la vitesse à laquelle votre corps absorbe l’alcool. Cela permettra non seulement d’éviter l’irritation de votre tractus gastro-intestinal, mais aussi d’empêcher la quantité d’alcool dans votre sang de grimper en flèche. De plus, bien qu’il soit tentant de prendre quelques analgésiques pour soulager votre mal de tête le lendemain matin, ils ont souvent l’effet inverse sur l’estomac, il est donc généralement préférable d’opter pour un antiacide, comme Tums, à la place. Rappelez-vous, la prochaine fois que vous vous retrouverez face à la porcelaine après une longue soirée, c’est la façon dont votre corps vous dit que vous ne pouvez pas boire autant que vous le pensez.