Un garçon de huit ans en bonne santé a été adressé pour une incision et un drainage d’un abcès sur son cuir chevelu, qui n’avait pas répondu à un traitement antibiotique systémique. La lésion était d’abord apparue sous la forme d’une plaque circulaire de perte de cheveux pendant plusieurs semaines et avait été traitée avec de la crème de kétoconazole à 2% pendant deux semaines, mais elle avait ensuite évolué vers une masse inflammatoire et des antibiotiques avaient été administrés. Le patient n’avait pas de fièvre ni d’antécédents de voyage récent. À l’examen, il présentait une masse érythémateuse et marécageuse de 5 × 6 cm avec un écoulement purulent, une alopécie et de petits points noirs (figure 1). En outre, il présentait une lymphadénopathie cervicale ipsilatérale. Il avait plusieurs plaques érythémateuses et squameuses circonscrites sur la joue gauche, le tronc et les extrémités. Son père avait trois lésions cutanées similaires sur le bras et a signalé que leur chat de compagnie avait des plaques chauves. La préparation à l’hydroxyde de potassium des raclages cutanés de la lésion du patient a révélé des hyphes fongiques. Le kérion a été diagnostiqué et a été traité avec succès par griséofulvine par voie orale (20 mg/kg par jour) pendant 12 semaines. Après quatre semaines, Trichophyton tonsurans a été isolé de la culture.
Nodule érythémateux et tourbeux avec écoulement purulent et alopécie chez un garçon de huit ans. Les bouts de cheveux brisés dans la lésion donnent l’apparence de points noirs et sont fréquemment observés dans la tinea capitis causée par Trichophyton tonsurans.
Le kérion est un type inflammatoire de tinea capitis. Il est souvent observé avec des dermatophytes ectothrix zoophiles tels que Microsporum canis, mais il est de plus en plus souvent causé par des infections endothrix telles que T. tonsurans, en particulier dans les zones urbaines.1 Le kérion est causé par une réaction d’hypersensibilité médiée par les cellules T au dermatophyte responsable2. Il se caractérise par une tuméfaction sensible, érythémateuse et suppurative, associée à une alopécie et à une lymphadénopathie régionale. Il est souvent diagnostiqué à tort comme une infection bactérienne, ce qui peut conduire à des interventions antibiotiques ou chirurgicales inutiles. Un retard de traitement peut entraîner une perte de cheveux permanente.
Un traitement antifongique systématique est nécessaire pour le tinea capitis et le type dépend du dermatophyte impliqué : la terbinafine est plus efficace contre les espèces de Trichophyton et la griséofulvine contre les espèces de Microsporum,3 mais cette dernière n’est plus utilisée au Canada. Pour prévenir la réinfection et limiter la propagation, tous les membres de la famille doivent être dépistés et un traitement doit être prescrit à ceux qui sont positifs.1,4 Dans le cas de notre patient, nous avons supposé que le chat était la source (hébergeant M. canis) et nous avons prescrit de la griséofulvine. Cependant, la source du dermatophyte responsable, T. tonsurans, n’est pas claire.
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