Les paroles du Christ

J’ai passé un long moment hier soir à réfléchir à l’arc de la leçon de ce chapitre et à tous ses thèmes. Pour moi, il y a quelque chose de presque miraculeux combien de choses sont cachées dans les paroles du Christ, de sorte que je n’ai jamais l’impression d’avoir toutes leurs significations. Dans le chapitre suivant, le Christ dit à ses apôtres que tout ce qu’il dit est un symbole pour quelque chose de plus profond. Ce chapitre est un parfait exemple de symboles dans des symboles reliés à des symboles.

Le Christ commence par une discussion sur la question de savoir s’il est licite ou non de guérir le jour du sabbat ; faisant valoir que les besoins physiques priment sur les lois religieuses. Il fait valoir son point de vue en disant à un homme d’étendre sa main, le guérissant. Le sujet change alors apparemment pour chasser les démons. Il dit qu’une maison divisée contre elle-même ne peut tenir et qu’il faut lier un homme fort avant de gâcher ses biens. Ensuite, le sujet semble changer à nouveau : les bons arbres portent de bons fruits, on parle contre l’esprit, et les gens veulent un signe pour prouver qu’il est le Christ. Puis nous avons l’histoire de l’esprit impur qui quitte un homme et revient. Le chapitre se termine par le Christ qui déclare que ceux qui font la volonté de son père sont sa famille.

Bien qu’il semble y avoir un certain nombre de sujets différents ici, il y a en fait six thèmes ou symboles clairs étroitement tissés les uns dans les autres tout au long de ce chapitre. Lorsque je fais l’analyse grecque de Matthieu, je pense souvent que Matthieu comme le collecteur d’impôts obsédé par la tenue de registres et la prise de notes complètes alors qu’il suivait le Christ autour. Je connais toutes les théories sur les origines des Évangiles synoptiques (Q et le reste), mais j’ai du mal à croire que Matthieu, l’auteur de l’Évangile, ait pu tisser ensemble des idées aussi compliquées à partir de versets apparemment déconnectés de manière aussi serrée que cela sans suivre exactement les paroles du Christ.

Premièrement, il y a un thème économique, qui semble toujours si peu religieux mais qui est omniprésent chez Matthieu. Mais tout au long du chapitre, surtout dans le grec, les gens qui produisent et protègent leurs biens physiques sont présentés comme un exemple de bien. Le bœuf tombant dans le fossé du sabbat, l’homme fort protégeant ses biens, le bon arbre portant de bons friuts, le bon trésor du cœur, la reine de Saba et Salomon, et la famille du Christ étant ceux qui produisent la volonté de Dieu sont tous des exemples de la façon dont la production ou la préservation de la valeur sont ce qu’est le bien.

Cette production et cette préservation proviennent du fait d’être délié (libéré du fardeau) et sa destruction du fait d’être lié. Le chapitre commence par une discussion sur le fait d’être lié par des lois religieuses, puis un homme fort est lié pour gâcher ses biens ; puis être pardonné ou  » délié  » (en grec, le terme  » pardonné  » signifie  » laisser seul  » et  » laisser aller  » et  » délier « ) pour tout, sauf pour parler contre l’esprit ; puis Jonas étant lié dans le poisson et le Christ dans la terre. Enfin, le chapitre se termine finalement par les liens de la famille.

Lié à ce thème de lié et délié est le thème de ce qui est caché à l’intérieur étant lié et générant ce qui est vu à l’extérieur. Les lois religieuses (à l’extérieur) sont générées par ce que Dieu veut (la miséricorde et non le sacrifice) ; les besoins physiques (à l’intérieur) créent de bonnes actions (à l’extérieur) ; les royaumes tombent (à l’extérieur) quand ils sont divisés à l’intérieur ; l’esprit de Dieu (à l’intérieur) ne peut pas être parlé contre alors que les actes du Christ (à l’extérieur) peuvent l’être ; l’arbre (à l’intérieur) génère le fruitp ; le cœur d’un homme (à l’intérieur) détermine ce qui sort de lui, et Jonas et le Christ allant à l’intérieur crée un changement signe extérieur.

Puis, ce thème de l’intérieur cet intérieur/extérieur est le thème d’une « maison » comme symbole de ce qui est à l’intérieur. En grec, une maison est à la fois le bâtiment physique et la cellule familiale, comme la maison de David. David entre dans la maison de Dieu pour manger le pain interdit ; une maison ne peut être divisée contre elle-même ; il faut lier un homme fort pour qu’il entre dans sa maison, un esprit impur retourne dans la maison qu’il a quittée. Et enfin, le Christ appartient à la maison (famille) de ceux qui font la volonté de Dieu.

Puis, il y a le thème des démons, qui sont le symbole des idées et des désirs sans valeur qui sont en nous. Les démons ne peuvent pas être divisés contre eux-mêmes ; les démons lient un homme fort pour prendre son bien et (dans la même histoire) les démons sont liés par le Christ pour enlever ceux qu’ils possèdent ; les mauvaises paroles et le désir d’un signe sont des démons, les démons sortent dans le monde puis retournent dans leur maison.

Enfin, il y a le thème du conflit, qui est lié à la fois à la force de la maison et à la bataille entre ce qui est productif et précieux et ce qui est destructeur et sans valeur. Le conflit entre la loi religieuse et la loi supérieure, le conflit à l’intérieur d’une maison qui la détruit, entre les hommes et les démons qui les lient, le conflit entre le productif et l’inutile, les esprits sans valeur cherchent toujours des ouvertures pour profiter du productif (retour à la maison ordonnée), et le conflit entre les familles naturelles et les familles qui produisent ce que Dieu veut.

Je pourrais jeter un autre couple de thèmes sur l’esprit et le jugement mais l’esprit est juste une autre forme d’initié et le jugement est le discernement de ce qui vaut la peine et de ce qui ne vaut rien.

Donc la valeur économique est créée et préservée par la liberté. La liberté permet à ce qui a de la valeur à l’intérieur des gens de changer le monde à l’extérieur. Les esprits sans valeur en nous handicapent notre capacité à être productifs, mais ces esprits sont reconnus par ce qu’ils produisent à l’extérieur. Et il y a cette bataille constante où ce qui est sans valeur et inutile essaie de prendre l’avantage sur ce qui est utile et productif.

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