La paroxétine en début de grossesse à nouveau liée à des malformations congénitales

Par Lisa Rapaport, Reuters Health

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(Reuters Health) – Les femmes qui prennent l’antidépresseur paroxétine (Paxil, Seroxat) en début de grossesse pourraient être plus susceptibles d’avoir des bébés présentant des malformations congénitales, selon une revue des recherches précédentes.

Bien que le risque absolu de malformations congénitales reste faible, de 1 % à 3 %, toutes grossesses confondues, les chercheurs ont constaté que l’utilisation de la paroxétine au cours du premier trimestre était liée à une augmentation de 23 % du risque de malformations congénitales majeures et de 28 % du risque de malformations cardiaques.

L’étude ne prouve pas que la paroxétine provoque des malformations congénitales, note l’équipe de l’étude dans le British Journal of Clinical Pharmacology, mais l’analyse est importante car le médicament est largement prescrit et jusqu’à un cinquième des femmes en âge de procréer peuvent présenter des symptômes de dépression.

« Dans la majorité des cas – dépression légère à modérée – la psychothérapie et les régimes d’exercice sont des options de traitement valables », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Anick Berard, du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal.

Si elle n’est pas traitée, la dépression pendant la grossesse est associée à des bébés de poids insuffisant qui sont plus susceptibles de se retrouver aux soins intensifs néonatals, selon des recherches antérieures. Les femmes enceintes souffrant de dépression non contrôlée peuvent ne pas bien manger ou ne pas respecter les visites prénatales et, dans les cas les plus graves, elles peuvent présenter un risque accru de suicide.

Comme de nombreux médicaments, les antidépresseurs tombent dans une zone grise pendant la grossesse, les preuves étant insuffisantes pour prouver définitivement les inconvénients ou les avantages. Souvent, les médecins peuvent réserver les médicaments aux femmes souffrant d’une dépression plus grave.

La paroxétine fait partie d’une famille de médicaments connus sous le nom d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) qui comprend également des médicaments tels que le Prozac, le Zoloft et le Celexa. Certains ISRS sont généralement considérés comme une option sûre pour les femmes enceintes, mais le Paxil porte déjà une étiquette d’avertissement déconseillant son utilisation pendant la grossesse en raison du risque de malformation cardiaque fœtale.

Pour évaluer le lien entre le Paxil et les malformations congénitales, Berard et ses collègues ont procédé à une nouvelle analyse des données de 23 études publiées de 1966 à 2015. Les études individuelles comprenaient entre 500 et plus de 800 000 sujets.

Comme le nombre de malformations trouvées dans certaines études était faible, des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour confirmer les résultats, avertissent les auteurs. L’analyse ne comportait pas non plus de données sur la gravité de la dépression maternelle, et il est possible que les femmes qui prenaient des médicaments pour cette condition aient d’autres problèmes de santé qui pourraient contribuer à un risque accru de malformations congénitales.

« Comme les auteurs eux-mêmes le soulignent, la dépression pendant la grossesse est en soi un facteur de risque de tabagisme, d’alcoolisme et de toxicomanie, et de mauvaise nutrition – tous ces facteurs pouvant augmenter le risque de malformations congénitales », a déclaré le Dr. Roy Perlis, chercheur en psychiatrie à l’Université de Harvard et au Massachusetts General Hospital à Boston, qui n’a pas participé à l’étude.

Deux grandes études récentes sur les ISRS qui n’ont pas été incluses dans l’analyse actuelle suggèrent également un risque avec le Paxil, mais pas avec les autres médicaments de cette famille, a ajouté le Dr Perlis par courriel.

« Nous avons plusieurs bonnes options de traitement pour la dépression – y compris les médicaments et certains types de thérapie par la parole », a déclaré le Dr Perlis.  » Pour les femmes qui ont besoin d’un traitement médicamenteux, il existe de multiples alternatives à la paroxétine. « 

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