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Victime présumée d’un meurtre rituel par les Juifs de Lincoln en 1255. Il semble avoir été le fils illégitime d’une femme nommée « Béatrice », et est né en 1247. Il disparut le 31 juillet 1255, et son corps fut découvert le 29 août suivant dans un puits appartenant à la maison d’un juif nommé « Jopin » ou « Joscefin ». Sur la promesse d’avoir la vie sauve, Jopin fut amené par John de Lexington, un prêtre qui était présent au moment de la découverte, à confesser que l’enfant avait été crucifié par un certain nombre des juifs les plus éminents d’Angleterre, qui s’étaient rendus à Lincoln sous le prétexte d’un mariage. La dépouille du jeune homme fut transportée à la cathédrale et y fut enterrée en grande pompe. Henri III, à son arrivée à Lincoln environ un mois plus tard, révoqua le pardon de Jopin et le fit traîner dans la ville attaché à la queue d’un cheval sauvage, puis pendre. Les autres Juifs de Lincoln, y compris certains qui s’y trouvaient en tant que visiteurs – probablement pour assister au mariage de Bellaset, fille de Berechiah de Nicole – furent transportés, au nombre de quatre-vingt-douze, à Londres, où dix-huit d’entre eux furent exécutés pour avoir refusé de plaider. Berechiah fut libéré, et les autres traînèrent en prison jusqu’à ce que Richard, comte de Cornouailles, qui était en possession de la juiverie à ce moment-là, fasse des conditions pour eux.

Tombeau de Saint Hugh dans la cathédrale de Lincoln.

(D’après Tovey, « Anglia Judaica », 1738.)

L’accusation, comme d’habitude, ne reposait sur aucune particule de preuve ; tout ce que l’on savait, c’était que le jeune homme avait été trouvé mort ; et même s’il s’agissait d’un meurtre, il ne pouvait être lié à aucune observance rituelle de la part d’un Juif. Mais les préjugés de l’époque et les « aveux » arrachés à Jopin firent que l’affaire fut jugée à l’avance, ce qui permit à Henri III de confisquer les biens des Juifs exécutés et d’obtenir, probablement, une rançon pour ceux qui furent ensuite libérés de captivité. L’affaire a fait une grande impression sur l’esprit populaire et constitue le thème de plusieurs ballades françaises, écossaises et anglaises, qui existent toujours ; Chaucer y fait référence au début de son « Prioress’ Tale ». Un sanctuaire fut érigé sur la tombe de Hugh dans la cathédrale de Lincoln ; on l’appela le sanctuaire du  » petit saint Hugh  » pour le distinguer du sanctuaire du grand saint Hugh de Lincoln, l’évêque du XIIe siècle dont la mort fut pleurée également par les juifs et les chrétiens. Voir Accusation de sang.

J.

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