Une étude réalisée en Thaïlande a démontré la non-infériorité du curcuma par rapport auibuprofène. Il s’agissait d’un essai contrôlé randomisé multicentrique, en double aveugle, portant sur 367 patients souffrant d’arthrose du genou.2 Les patients, dont la plupart étaient des femmes d’une soixantaine d’années, ont été randomisés entre une dose quotidienne totale de 1 200 mg d’ibuprofène et 1 500 mg de Curcuma domestica pendant quatre semaines.
Les deux groupes ont vu une amélioration statistiquement significative des scores totaux du Western Ontario and McMaster Universities Osteoarthritis Index (WOMAC). Les scores totaux moyens du WOMAC sont passés d’une valeur initiale de 5,2 ± 1,7 à 3,23 ± 1,97 dans le groupe ibuprofène et à 3,36 ± 2,04 dans le groupe curcumine (P<0,001). Des améliorations significatives ont également été observées dans la sous-échelle de la douleur WOMAC, la sous-échelle de la raideur et la sous-échelle de la fonction pour les deux groupes. Il n’y avait pas de différence dans les changements entre les groupes (c’est-à-dire non-infériorité). Il n’y avait pas de différence dans le total des événements indésirables entre les groupes, bien que plus de patients prenant de l’ibuprofène aient ressenti des douleurs abdominales (18,1 % contre 10,8 %, P=0,046).
Il est important de prendre note de la dose quotidienne d’ibuprofène utilisée dans cette étude, qui est environ la moitié de la dose couramment prescrite aux patients arthritiques aux États-Unis (ibuprofène 400 mg trois fois par jour contre 800 mg TID) ; les auteurs ont attribué ce choix à la plus petite taille des patients thaïlandais étudiés.
Une revue systématique et une méta-analyse de 2016 dans le Journal of Medicinal Food ont inclus huit essais contrôlés randomisés qui ont examiné l’utilisation du curcuma chez les patients souffrant d’arthrose du genou et de polyarthrite rhumatoïde.3 La dose quotidienne moyenne de curcumine était de 1 000 mg, avec des périodes d’intervention de huit à 12 semaines. Les scores de l’échelle visuelle analogique de la douleur ont diminué en moyenne de 2,04 points par rapport au placebo (P<0,00001). Les scores totaux WOMAC ont diminué en moyenne de 15,3 points par rapport au placebo (P=0,009), bien que l’intervalle de confiance soit assez large (IC -26,9 à -3,77). Il convient de noter que quelques études ont examiné un traitement combiné avec de la curcumine plus du diclofénac, ou de la curcumine plus des suppléments de glucosamine-chondroïtine, ce qui peut avoir affecté les résultats.