Photo : Stocksy
Lorsque Natasha McCormick s’est rendue chez le médecin pour vérifier certains symptômes inhabituels qu’elle avait, elle a été choquée de découvrir qu’elle était enceinte. « Lorsque le test est revenu positif, mon mari et moi sommes restés sans voix », raconte celle qui est maintenant mère de cinq enfants, originaire du territoire non cédé de Wiikwemkoong, sur l’île Manitoulin, en Ontario. « Nous avons cru le conte de bonne femme selon lequel je ne pouvais pas tomber enceinte pendant l’allaitement ». À l’époque, son fils de six mois était encore exclusivement nourri au sein – et elle ne savait pas comment sa nouvelle grossesse affecterait cela.
De nombreux nouveaux parents s’inquiètent de la façon dont la grossesse et l’allaitement au sein ou à la poitrine pourraient fonctionner ensemble. Voici les réponses à certaines questions fréquemment posées sur l’allaitement pendant la grossesse.
L’allaitement peut-il provoquer une fausse couche ?
Certaines personnes pensent que continuer à allaiter pendant la grossesse peut augmenter le risque de fausse couche ou de travail prématuré. Selon CJ Blennerhassett, sage-femme à Halifax, il s’agit d’un mythe, qui découle du fait que l’allaitement libère de l’ocytocine, la même hormone qui aide à créer des contractions pendant le travail. Mais il n’y a aucune preuve légitime que cela puisse être nocif. « Des études ont montré que l’utérus n’est pas aussi réactif ou sensible à l’ocytocine avant les dernières semaines d’une grossesse normale », explique Anita Arora, consultante en lactation certifiée par l’International Board, basée à Oakville, en Ontario. Tout comme le fait d’avoir des relations sexuelles ne met pas votre bébé à naître en danger (sauf dans des circonstances inhabituelles), le fait de continuer à allaiter votre enfant plus âgé ne l’est pas non plus.
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Comment l’allaitement change-t-il lorsque vous êtes enceinte ?
Lorsque votre bébé prend le sein pour se nourrir, et tout au long de la tétée, vous pourriez remarquer que vos mamelons sont plus sensibles que d’habitude, dit Anita Arora. Il se peut également que vous produisiez moins de lait maternel qu’avant la conception, et vers le quatrième ou le cinquième mois, vous commencerez à produire du colostrum, un lait plus épais et au goût différent du lait maternel mature. « Votre enfant peut devenir grincheux quand il remarque ce changement », dit Arora.
Est-il préférable de sevrer si vous êtes enceinte ?
Dans la plupart des cas, il n’y a aucune raison de sevrer uniquement à cause d’une grossesse. « Tant que le parent et le bébé font face aux changements qu’entraîne la croissance de l’utérus, et qu’ils veulent continuer à s’alimenter, ils peuvent et doivent le faire », explique Blennerhassett. Il est toutefois important de tenir compte de votre situation personnelle, notamment de l’âge de votre enfant. Le fils de Mme McCormick était si jeune qu’il dépendait encore entièrement du lait maternel pour son alimentation. « Si votre enfant a moins d’un an et qu’il est toujours nourri au sein pour sa principale source d’alimentation, consultez un fournisseur de soins de santé pour vous assurer que les besoins de votre enfant sont satisfaits », dit Arora.
Avec le soutien de leur médecin de famille, le fils de McCormick a continué à s’épanouir au sein. « Il n’a pas du tout ralenti ses tétées et a été un bébé super potelé pendant toute la grossesse », dit-elle. Elle a cependant souffert de nausées matinales, ce qui est un autre facteur important à prendre en compte dans la décision de continuer à allaiter ou non. Il est important de boire suffisamment, de consommer suffisamment de calories et de se reposer quand on est enceinte, alors tenez votre médecin ou votre sage-femme au courant si vous continuez à allaiter et si vous avez des nausées matinales. Sachez que même si vous décidez de continuer à allaiter, votre bébé peut avoir un plan différent. Certains nourrissons se sevreront d’eux-mêmes s’ils ne sont pas ravis des changements de quantité et de consistance de votre lait.
Et si je veux me sevrer ?
Si vous ne le sentez tout simplement plus, laissez tomber la culpabilité et sevrez-vous. « Pour certaines qui allaitent au sein ou à la poitrine, une nouvelle grossesse peut sembler être le bon moment pour sevrer ou réduire l’allaitement », explique Blennerhassett. « C’est une relation entre deux personnes et les deux ont droit à des limites ». Arora dit que passer de l’allaitement aux câlins peut aider à maintenir l’attachement et les moments de tête-à-tête, même si vous pouvez trouver cela difficile. « Se sentir triste à propos du sevrage, même si vous le choisissez, est OK et normal », dit-elle.
Que se passe-t-il à la naissance du bébé ?
Si vous continuez à allaiter votre enfant tout au long de votre grossesse, vous aurez la possibilité d’essayer l’allaitement en tandem après la naissance. Non seulement l’allaitement de votre enfant plus âgé peut maintenir la proximité, mais c’est aussi un excellent moyen de s’asseoir et de se reposer lorsque vous avez un bébé actif ou que vous devez réinitialiser un bambin capricieux. L’allaitement en tandem peut également aider à minimiser l’engorgement et à augmenter votre réserve, et la recherche montre que tant que votre enfant continue à être allaité, les avantages nutritionnels et immunitaires du lait maternel continuent à opérer leur magie.
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McCormick, pour sa part, est heureuse de sa décision d’allaiter son bébé tout au long de sa grossesse : « Je suis si heureuse de ne pas avoir eu à renoncer à ce lien spécial avec mon fils. »