10f. Le Sens commun de Thomas Paine


Thomas Paine

Les Américains ne pouvaient pas rompre facilement leurs liens avec la Grande-Bretagne. Malgré toutes les épreuves récentes, la majorité des colons, depuis leur naissance, étaient élevés dans la croyance que l’Angleterre devait être aimée et son monarque vénéré.

La peur était un autre facteur. Tout étudiant en histoire connaissait la dureté des méthodes employées par les Britanniques à l’égard des rebelles irlandais. Une révolution pouvait amener la loi de la foule, et personne, pas même la foule potentielle, ne voulait cela. De plus, malgré les impôts, les temps étaient bons. On peut argumenter que l’Américain moyen était plus prospère que le Britannique moyen.

Pour autant, il y avait les terribles injustices que les colons ne pouvaient oublier. Les Américains étaient divisés contre eux-mêmes. Les arguments en faveur de l’indépendance se multipliaient. Thomas Paine allait leur donner un coup de pouce supplémentaire.

Common Sense

Common Sense fut un best-seller instantané. Publié en janvier 1776 à Philadelphie, près de 120 000 exemplaires étaient en circulation en avril. Les arguments brillants de Paine étaient simples. Il plaide pour deux points principaux : (1) l’indépendance vis-à-vis de l’Angleterre et (2) la création d’une république démocratique.

Paine évitait la prose fleurie. Il écrivait dans la langue du peuple, citant souvent la Bible dans ses arguments. La plupart des gens en Amérique avaient une connaissance pratique de la Bible, donc ses arguments sonnaient juste. Paine n’est pas religieux, mais il sait que ses lecteurs le sont. Le roi George est « le pharaon d’Angleterre » et « la brute royale de Grande-Bretagne ». Il touchait une corde sensible dans la campagne américaine.

Un vrai Paine pour les Britanniques

A côté des attaques contre George III, il appelait à l’établissement d’une république. Même les leaders patriotes comme Thomas Jefferson et John Adams condamnaient Paine comme un extrémiste sur la question d’un gouvernement post-indépendance. Pourtant, Common Sense a fait progresser la cause patriotique. Le fait que Paine soit un nouvel arrivant en Amérique ne faisait aucune différence pour les lecteurs. Publié anonymement, de nombreux lecteurs l’ont attribué à John Adams, qui a nié toute implication.

En fin de compte, sa prose était pleine de bon sens. Pourquoi la petite Angleterre devrait-elle régner sur l’immensité d’un continent ? Comment les colons peuvent-ils espérer obtenir un soutien étranger tout en continuant à professer leur loyauté envers le roi britannique ? Combien de temps encore les Américains peuvent-ils supporter les abus répétés de la Couronne ? Toutes ces questions ont conduit de nombreux lecteurs à une seule réponse à l’approche de l’été 1776.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.